Lola Ohlala et son Cabaret Versatile
Dans la série: ces Frenchies à L.A… Lola Ohlala est danseuse , chorégraphe et productrice de formation en danse classique et moderne dès le jeune âge de 4 ans, Lola Ohlala, née Axelle Marcuéÿz nom qu’elle n’utilise en tant que productrice, s’est lancée dans le monde du théâtre aux côtés d’artistes talentueux tel que Jean-Claude Cotillard (père de la célèbre Marion), Amédée Bricolo ou Nicole Mérouse au Conservatoire National d’Art Dramatique d’Orléans et a ensuite joué avec plusieurs compagnies de théâtre. La passion pour le Cabaret est né tout naturellement de ce mélange de danse et de théâtre avec une touche du glamour français, de “joie de vivre” et d’humour qui accompagne toujours ses spectacles!
Au cours de ces dix dernières années, Lola a dansé et chorégraphié des spectacles cabarets en France à Bourges, Paris, Orléans et St Tropez. Carpe Noctem le premier spectacle qu’elle écrit pour le public de Los Angeles avec ses Cabaret Versatile Demoiselles fut nominé pour le prix du Meilleur Spectacle International et remporta aussi le prestigieux prix du Meilleur Spectacle de Cabaret et Variété au Hollywood Festival Fringe en 2012.
Bonjour Lola, où es-tu née? et pourquoi Los Angeles? Petite dernière d’une famille de 4 enfants, je suis née à Gien mais j’ai vécu plus de 20 ans à Orleans donc réellement je suis orléanaise (et non, rien de commun avec Jeanne d’Arc pour les petits malins). Je n’ai jamais, mais vraiment jamais eu le rêve américain ou la folie des grandeurs. Préférant toujours l’esprit de troupe et de fièvre créatrice des établissements plus intimes aux grandes institutions de la capitale, devenues pour la plupart des boites à touristes, ma seule raison de venir m’expatrier fut la seule qui pouvait faire concurrence à mon amour de la campagne française et des nuits parisiennes… L’amour d’un homme 😉
D’où te vient ton inspiration pour la danse? A 4 ans je chaussais mes premiers chaussons de danse (ou plutôt mes chaussettes). A 8 ans je découvrais la cassette BAD de Michael Jackson dans les affaires de ma soeur ainée, et m’extasiais déjà devant ses vidéo-clips. A 10 ans je quittais le classique pour mes premiers pas de moderne Jazz, étant un peu trop indisciplinée pour les barres et ayant des fourmis dans les jambes… J’adorais toutes les grandes comédies musicales classiques et découvrais alors Fred Astaire, Gene Kelly, Ginger Rogers et toute la clique. Surtout je dévorais déjà des yeux à chaque réveillon les spectacles du Lido et du Moulin Rouge rediffusés chaque année le soir du nouvel an. Ce n’est que bien plus tard après avoir visionné pour la première fois le film Cabaret pour une production théâtrale que je découvrais enfin avec délice l’univers de Bob Fosse et les grandes dames telle Zizi Jeanmaire, Ute Lemper, Liza Minelli, Eartha Kitt et bien d’autres…
Comment est née cette passion? Si seulement je le savais ! Je pense qu’une véritable passion fait partie intégrante de soi dès le plus jeune âge. On évolue avec ou on la laisse en chemin mais on ne peut la contrôler. J’ai tenté bien des fois de choisir une autre voie, plus facile, plus “sure”. Je ne suis pas issue d’une famille étant du monde du spectacle et si le cabaret, la danse et le théâtre n’étaient pas une passion je ne serais simplement pas ici aujourd’hui !
Ton parcours professionnel? J’ai commencé le cabaret après une période intense d’art dramatique. Ayant arrêté la danse pour quelques années j’ai eu le bonheur de consacrer plus de temps au théâtre et d’étudier notamment au Conservatoire National d’Orléans notamment avec le très bon Jean-Claude Cotillard (père de la fameuse Marion), mais égalemment Nicole Merouse de la Comédie Française et Christian Massas (alias Amédée Bricolo) adèpte de la “Comedia dell arte” et du travail de masque. Travaillant avec différentes compagnies, je ne m’étais tout simplement jamais imaginée faire du cabaret, jusqu’à ce qu’une production théâtrale me fasse croiser la route d’un artiste extrèmement complet et talentueux (Jérome Marin) qui me fit ouvrir les yeux sur le monde du cabaret des années 30, son humour,et ses innombrables richesses. Par la suite j’ai enchainé les cabarets, attrappé au vol les occasions de découvrir, d’apprendre toujours plus, côtoyant des chansonniers, humoristes, mimes, acrobates, ventriloques et autres personnages hauts en couleurs… Parceque c’est ça le Cabaret qui me plaît, ce melting pot d’artistes qui respirent tous pour la même chose, le succès du spectacle. Pour exister, un artiste de cabaret se doit d’être “versatile”.
Ton pêché mignon? Les massages… j’avoue avec la gourmandise c’est ma plus grande faiblesse ! (peu de danseuses vous diront le contraire !)
Ton dicton favori? “Quand faut y aller faut y aller! ” Ce n’est pas vraiment un dicton, mais c’est une phrase qui résume bien l’état d’esprit qu’un artiste doit avoir si il veut subsister. Que ce soit pour se donner du courage avant d’entrer en scène ou se motiver à faire une performance qui ne correspond pas vraiment à ses envies artistiques… ou tout simplement pour se lever lorsque l’on ne sait pas quand sera le prochain contrat.
Ou alors en anglais: “The Show must go on!” ? Désolée, mais je n’aime pas du tout l’expression “The show must go on !” A vrai dire, je ne supporte pas cette phrase extrèmement clichée. Pour moi, l’expression “Quand faut y aller faut y aller” signifie “The show is always on” et de dire “must” est une utopie lorsque la scène est sa passion. Ce n’est pas un devoir que l’on accompli c’est une passion que l’on exerce pour le plaisir du public ! Ce point de vue est très important pour moi.
Une journée typique pour la préparation d’un show? Ahah ! Tout dépend à J- combien ?!… En gros je me lève vers 8 heures, petit déjeuner devant mon écran pour checker les mails, updater les réseaux sociaux en tout genre, faire des recherches de musiques pour des numéros spéciaux, puis travailler sur des costumes, pousser les meubles pour élaborer une nouvelle chorégraphie. Filer en répet, de retour travailler sur des photos pour la com, le site internet, et encore répondre à des mails, des questions pour de futurs shows. En général je profites de certains coups de téléphone plus personnels pour sortir mon chien, résultat lorsque le téléphone sonne il se met dans tout ses états, sa balle dans la bouche ! Il m’arrive parfois de rester éveillée très tard le soir surtout en phase de création. Le calme de la nuit vous donne cette sensation que le temps s’arrête, vous laisse vous évader et parfois ce sont les premiers oiseaux qui me sortent de ma bulle.
Comment est né Le Cabaret Versatile à Los Angeles? Et oui ! Lola Ohlala est bien française mais Cabaret Versatile a débuté à Los Angeles à l’occasion du “Hollywood Fringe Festival 2012” . Nous avons eu l’honneur d’y recevoir le prix du Meilleur Spectacle de Cabaret & Variété ainsi qu’une nomination pour le Meilleur Spectacle International! Nous étudions actuellement l’éventualité de participer à l’édition 2013 ayant vraiment apprécié le travail d’organisation de l’équipe de Ben Hill, (le directeur du festival). Savoir être “versatile” a été, est et sera toujours le maître mot dans le monde du spectacle, spécialement dans celui du Cabaret. De la scène du Roxy Theatre pour un concert de Rock-électro en compagnie du band Shotgun Radio et des célèbres Metalachi, aux théâtres d’Hollywood Boulevard pour notre show Carpe Noctem, en passant par notre performance en plein air lors du Bastille Day Los Angeles au Elysian Park, j’aime relever les défis chorégraphiques, explorer de nouveaux univers et y apporter une touche de “French glamour” assaisonnée d’un brin de folie…
C’est aussi pour cela que tout en étant orginaire de Los Angeles nous restons une troupe itinérante, avec pour mission d’amener le cabaret français partout où vous le souhaitez ! Finalement n’est ce pas ça le but fondamental d’une passion? Vouloir la faire partager au monde entier !
Alors à bientôt… !